Imaginez votre jeune doté d’une telle confiance en lui qu’il se sente non-intimidé par les autres. Vous voyez, le genre de confiance en soi qui lui permette de s’exprimer sans craintes? D’entreprendre sans avoir peur de l’échec?
La réalité est souvent bien différente : le doute fait partie intégrante de son quotidien et laisse place à l’inaction. Il finit donc par stagner, voire pire, sombrer dans l’isolement. Pris dans un cercle vicieux, l’estime qu’il a de lui s’amenuise et il perd de plus en plus confiance en lui. Est-ce que cette situation vous est familière?
Eh bien dans cet article, je vous partage 8 clés pour mettre toutes les chances de votre côté et aider au mieux votre ado à accroître son niveau de confiance en lui.
Clé n°1 : Adoptez vous-même une posture juste
La confiance en soi s’acquiert au fil du temps, et cela passe par la découverte et la connaissance de soi-même, ainsi que par le changement de comportements 🙂
Son niveau de confiance en lui dépend fortement de l’image qu’il/qu’elle a de lui/elle-même, et de l’image que vous lui renvoyez : la projection de vos attentes joue un rôle majeur dans ses capacités à se faire confiance.
Sans vous en rendre compte, vous projetez vos propres blessures et vos propres attentes sur celles et ceux qui vous entourent. Or, nos blessures nous appartiennent et il est de notre responsabilité de travailler à leur guérison. Ce n’est pas la responsabilité de notre entourage, et encore moins celle de nos enfants de palier à nos propres blessures. Un enfant n’est pas un pansement, mais bien un être distinct avec ses propres besoins, ses propres aspirations, sa propre personnalité.
De ce fait, il est crucial en tant que figure parentale de prendre conscience de ses projections et de ses attentes vis-à-vis de son enfant – qu’il soit adolescent ou non d’ailleurs – et de se faire accompagner dans leur guérison.
Adopter une posture juste implique également de pratiquer l’écoute véritable – celle que l’on nomme communément « écoute active », et qui dénote une réelle qualité de présence à l’autre. Ecouter son ado, c’est ne pas l’interrompre lorsqu’il s’exprime, et le laisser parler. C’est essayer de se mettre à sa place plutôt que de partir de votre propre point de vue. C’est se couper de toutes sources de distractions pour se rendre disponible à l’autre. C’est la base de la communication et surtout, c’est ce dont il/elle a besoin : se sentir écouté.e et compris.e. Ne vous étonnez pas qu’il/elle ne vous écoute pas si de votre côté vous lui montrez l’exemple…et ne vous étonnez pas qu’il/elle soit en colère ou vous évite si vous n’en faites vous-même qu’à votre tête.
Autre point important : la confiance implique l’authenticité! Si votre couple bat de l’aile ou que vous rencontrez des soucis financiers, explique-le à votre ado en restant factuel.le. Nul besoin de lui donner les détails, car cela ne le regarde pas. Il a suffisamment de choses à gérer le concernant.
En d’autres termes : votre ado n’est pas un pilier sur lequel vous appuyer. Il en va de votre responsabilité de trouver les ressources dont vous avez besoins (humaines, financières, etc) par vos propres moyens. De grâce, éviter de laisser place au mécanisme de parentification.
A titre personnel, j’en ai fait souffert pendant de longues années, et il m’a fallu opérer un travail de fond titanesque étalé sur un paquet d’années pour réussir à m’en défaire. Honnêtement, c’est lourd à porter et cela empêche le jeune de se déployer en toute confiance. Personne n’a à lui faire porter le poids de ses propres décisions et actions. Une fois de plus : ce n’est pas son rôle.
Bref, votre ado a besoin de savoir que vous restez disponible pour lui/elle, qu’il/elle peut s’appuyer sur vous et que vous continuerez de lui témoignez votre amour inconditionnel, et qu’il peut vous faire confiance à 200%.
Clé n°2: Apprenez à lui faire confiance
Si vous craignez qu’il/elle vous mente, montrez-lui l’exemple : si vous avez commis une erreur, plutôt que d’essayer de l’occulter, reconnaissez-la! J’en réfère également au point précité sur l’importance de se montrer authentique : ça vous rend humain.e, et vous l’amènerez à faire de même.
Si, au travers de votre propre prisme de la Vie, il perçoit le monde comme étant dangereux, comment voulez-vous que votre jeune puisse s’épanouir un jour? Faire confiance à son enfant dépend du niveau de confiance qu’on a dans la Vie en elle-même 🙂
Clé n°3: Pratiquer l’auto-observation avec lui/elle
C’est clairement un travail d’équipe, car son système de croyances est basé majoritairement sur votre propre système de croyances! Hé oui, il s’agit bien en partie d’un héritage familial et culturel!
Remettre en question ce que vous tenez pour vrai et qui vous dessert constitue un pas de géant vers la libération de vos esprits! Prendre le temps d’analyser ses croyances pour leur conférer un caractère plus neutre, voire positif va lui permettre – que dis-je, va vous permettre – d’évoluer vers la meilleure version de vous-même et de vous libérer du poids de ces blocages.
Si des techniques existent pour neutraliser ces croyances limitantes, vous n’arriverez pas au bout du chemin seuls. A titre personnel, j’ai énormément travaillé sur la transformation de mes croyances limitantes, et je dois vous avouer que certaines sont persistantes! Gardez donc à l’esprit que vous faites simplement de votre mieux et que nous sommes toutes et tous en chemin. Parfois, et je parle en toute connaissance de cause, il est utile de se faire accompagner.
Voici deux des techniques pour neutraliser une croyance limitante :
1) Décrivez un incident émotionnel en lien avec son blocage actuel. Quelles sont les conclusions que vous avez tirées de cet incident? Comment est-ce que cela affecte sa vie au jour d’aujourd’hui?
Exemple personnel : Lorsque j’avais 6 ans, j’étais donc en 2ième année primaire, la maîtresse de classe m’a appelée au tableau pour réaliser une fraction. Les yeux de tous mes camarades de classe, ainsi que ceux de la maîtresse, étaient rivés sur moi. Je me suis sentie extrêmement mal, j’éprouvais le besoin de me cacher. Je n’arrivais pas à me concentrer et je n’ai pas réussi à écrire au tableau. La maîtresse a crié sur moi, elle m’a humiliée devant tous les petits camarades en se moquant de moi et m’a poussée dans l’allée centrale pour que je regagne ma place. Comme je n’allais pas assez vite à son goût, elle a donné un coup de pied dans mes fesses pour m’obliger à avancer. J’ai chuté, et mes camarades ont continué à rire de moi.
Cet incident m’a marquée pendant de très nombreuses années et je me suis crue extrêmement mauvaise en maths. Pendant mes études secondaires, j’ai systématiquement dû présenter un examen de passage en maths pour réussir chacune des années. Cela m’a donné une véritable répulsion pour les chiffres. J’ai tout de même réussi à obtenir mon certificat d’études secondaires supérieures, en étudiant avec un manuel fort bien rédigé.
Maintenant que je suis indépendante, il est essentiel que je me sente à l’aise avec les chiffres. Sinon, je ne sais pas piloter correctement mon activité. Lorsque j’ai compris d’où me venait cette répulsion, j’ai refusé que cet incident continue d’impacter négativement ma relation aux chiffres et j’ai commencé à apprécier cet aspect de l’entrepreneuriat.
2) Cherchez le lien entre son blocage actuel et votre façon de penser et d’être face au challenge qu’il rencontre. Qu’en concluez-vous?
Exemple personnel : Pendant mes huit ans de carrière en tant que salariée, j’ai travaillé dur et j’étais comme « Addict au travail ». Je travaillais beaucoup, toujours plus vite, et on m’en demandait toujours plus. Je ramenais de quoi travailler chez moi, en-dehors des heures de travail afin de rester à jour.
Pourquoi travailler autant? Cela n’avait pas forcément d’impact sur mon salaire, puisque bien souvent les heures supplémentaires n’étaient pas rémunérées. Pour la reconnaissance? De qui? Pour quelle raison?
Cette croyance, je l’ai reçue en héritage. Autrement dit, c’était donc un cadeau. Un cadeau qui m’a été bénéfique pendant un moment car il m’a permis de découvrir mes ressources et ma grande capacité d’adaptation en entreprise. Cependant, j’ai décidé de remercier mes parents pour ce présent et de le leur rendre. A présent, je travaille pour mon compte et à mon propre rythme. Si je suis passionnée par mon travail, je respecte néanmoins mes besoins physiologiques.
Clé n°5 : Ecouter ses besoins et l’aider à en prendre soin
Il est essentiel qu’il/elle comprenne son mode de fonctionnement, avec ses particularités.
De quoi votre ado a-t’il/elle besoin pour se sentir bien émotionnellement? Physiquement? Psychologiquement? Quels sont ses besoins dans ses différentes sphères de vie : sociale/amicale, familiale, académique, personnelle, amoureuse? Quelles sont ses priorités?
Concrètement, que met-il/elle en place pour satisfaire ses besoins?
Si votre enfant n’a eu que peu, voire pas, d’occasion d’exprimer ses besoins par ce que ceux -ci ne collaient pas avec votre façon de voir les choses (votre manière de procéder, votre emploi du temps ou d’autres raisons), il aura tendance à systématiquement les refouler pour rester en accord avec vous – et avec la collectivité de manière plus globale (l’école, le.s futur.s employeur.s) et ne pas faire de vagues.
C’est ainsi que l’on courre le risque de se retrouver avec un ado qui n’a pas de centres d’intérêts, qui est plus facilement déconnecté de ses sensations physiques (faim, sommeil, etc.) et de ses émotions.
En effet, si on lui a interdit de se mettre en colère, de pleurer, de bouder, d’exprimer sa joie, il a besoin de réapprendre à s’écouter et à ressentir. Accueillir ses émotions et écouter ses besoins est essentiel pour trouver son équilibre personnel. Nos émotions et nos ressentis constituent notre boussole intérieure 🙂
Clé n°6 : Développer son assertivité
L’assertivité consiste à exprimer ses besoins et ses limites dans le
respect de l’autre. Se montrer assertif/ve, c’est occuper sa place dans la collectivité en cherchant à rester en lien avec ses pairs.
Au cours des accompagnements que j’ai réalisés, je me suis aperçue que la plupart de mes coachés s’imaginaient que les autres étaient censés deviner leurs besoins et leurs ressentis.
Jusqu’à preuve du contraire, notre race n’a pas encore développé un don de télépathie suffisamment avancé que pour capter l’ensemble des informations se trouvant dans la tête de nos semblables 🙂 D’où l’intérêt de communiquer!
Apprendre à dire non
Attention toutefois à ce que le respect de ses limites n’entravent pas la liberté des autres. Gardons à l’esprit que nous vivons au sein de communautés humaines 😉 De même, ses limites ne doivent en aucun cas justifier le fait qu’il n’explore pas son environnement et qu’il se cantonne à rester dans sa zone de confort.
Formuler une demande
Formuler une demande, c’est une compétence qui s’affine avec le temps. Cette compétence se compose de deux volets : d’une part, l’expression d’un besoin et, d’autre part, l’intention qu’on y met.
La demande doit être présentée en incluant le « Je »/« J’ai », être sans équivoque, incluant un ressenti, et adressée de telle façon qu’une personne se propose de l’aider. Par exemple : « Je n’ai rien compris à la matière vue au cours de bio aujourd’hui. Je me sens totalement perdue. J’ai besoin qu’on m’explique à nouveau les différents points pour continuer de suivre le cours. Est-ce que l’un d’entre vous pourrait m’aider svp? Je lui ai en serais fort reconnaissante. ».
Cette démarche nécessite de faire preuve d’humilité : non, personne n’est parfait et oui, nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres. Chacun a ses propres talents et ses propres facilités. C’est ce qui fait la richesse de la race humaine : la complémentarité. Comprendre ce concept permet de calmer partiellement l’ego et de faire un pas les uns vers les autres, ce qui favorise les échanges constructifs.
Dans la mesure où chacun reste libre de ses choix, il est évident que la personne à qui l’on adresse la demande est en droit de refuser d’y répondre favorablement et ce, pour des raisons qui lui appartiennent. Il est important de ne pas le prendre à titre personnel et de se rendre compte qu’une multitude de facteurs entrent en jeu : notamment pour une question de timing, de disponibilités, d’engagements divers, ou simplement que la personne ne respecterait pas ses limites si elle accédait à cette demande.
Gardons à l’esprit que chacun fait de son mieux. Autrement dit : on fait ce qu’on peut, pas forcément ce qu’on veut!
Clé n°7: Agrandir sa zone de confort
Le niveau de résultat est proportionnel à la zone de confort. Donc, si votre ado souhaite obtenir des résultats supérieurs ou juste différents, il doit agrandir sa zone de confort!
Concrètement, le fait de reproduire une même action entrainera un résultat identique. En procédant différemment, on s’assure de modifier le résultat. Au départ de sa zone de confort – soit, ce qui est connu et rassurant – , c’est se challengeant et en passant à l’action que votre ado va se rapprocher de son objectif. Au plus il va expérimenter, au plus il va se sentir à l’aise face à la nouveauté. C’est une forme de gymnastique cérébrale.
Clé n° 8 : Valorisez votre ado
Tout d’abord, vous pouvez le/la valoriser par des paroles sincères et encourageantes, par la reconnaissance de ses progrès et de ses succès, aussi infimes soient-ils. En célébrant chaque victoire, pour créer une spirale d’abondance.
Un autre point important est celui de la valorisation physique de son corps, d’autant plus à notre époque! En effet, le culte de l’image n’est plus à démontrer. Il suffit de consulter les comptes Instagram et Tik Tok pour s’en apercevoir.
Si votre ado se sent mal dans sa peau, vous pouvez l’aider à se mettre en valeur en prenant soin de son image. Que ce soit au travers d’une activité sportive, de vêtements qui lui siéent bien ou d’une coiffure adaptée.
Parmi les options qui s’offrent également à lui/elle, je préconiserais personnellement la pratique d’une activité artistique. Qu’il s’agisse de l’apprentissage d’un instrument, de techniques de peinture ou de dessin, de théâtre, de danse ou autre, le fait se laisser libre cours à sa créativité est une stratégie qui a fait ses preuves à maintes reprises. S’ouvrir à l’art est une forme de thérapie.
Une autre possibilité : s’engager comme bénévole dans un projet qui fasse sens pour lui/elle et visant à apporter une plus-value à une collectivité. Le fait d’apporter sa pierre à l’édifice en contribuant à un projet sociétal renforce l’estime de soi car cette contribution a de la valeur pour celles et ceux qui en bénéficient. C’est également une manière de rester en lien.
En définitive …
Votre ado a besoin d’un pilier sur lequel s’appuyer et vous êtes un modèle pour votre enfant. En lui montrant l’exemple, vous maximisez vos chances de le voir reproduire des comportements similaires par effet de mimétisme 🙂
Et vous, qu’en pensez-vous? Laquelle de ces clés vous parle le plus? J’ai hâte de lire vos réponses 🙂
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Merci de tout coeur pour votre lecture!
Chaleureusement et avec bienveillance,
Raphaëlle
Autre exemple: Votre ado formule une demande auprès de sa titulaire de classe, demande qui est entendue, mais classée sans suite. Si elle s’est braquée par ce que les choses ne se déroulent pas comme elle l’avait prévu, plutôt que de se refermer comme une huître au contact de sa titulaire de classe, elle pourrait accepter de ne pas avoir de satisfaction directe à son besoin et réfléchir à une manière plus efficace de présenter sa demande ultérieurement.